Pollution au PFAS : les assureurs se retirent
Selon des informations récentes publiées notamment par Le Soir et la RTBF, les distributeurs d’eau belges expriment une inquiétude croissante : les compagnies d’assurance envisageraient de ne plus couvrir les réclamations liées à une éventuelle contamination par les substances per- et polyfluoroalkyles (PFAS). Une telle évolution ferait peser une menace directe sur la stabilité financière d’un secteur essentiel : la distribution d’eau potable à des millions de citoyens.
Les acteurs belges du secteur de l’eau ont adressé une lettre conjointe aux ministres fédéraux et régionaux pour les alerter sur un risque majeur : la perte progressive de la possibilité de s’assurer contre les dommages liés aux PFAS.
Certains assureurs chercheraient à insérer dans leurs nouvelles polices des clauses d’exclusion, rendant les sociétés de distribution directement responsables en cas de poursuites.
Un risque pour les consommateurs et la facture finale
Les distributeurs avertissent : sans couverture assurantielle, les réclamations d’usagers devraient être assumées sur leurs fonds propres. Cette situation pourrait, à terme, se répercuter sur le prix de l’eau.
Ils rappellent aussi qu’ils ne sont pas les producteurs de PFAS : ils en subissent la pollution et doivent investir massivement dans le traitement et le contrôle pour garantir la conformité de l’eau aux normes en vigueur.
PFAS : un polluant persistant sous surveillance
Les PFAS sont des composés chimiques extrêmement stables, utilisés depuis des décennies dans de nombreux procédés industriels. Ils se dégradent très difficilement et peuvent contaminer l’eau, le sol et la chaîne alimentaire.
En Belgique, la surveillance s’intensifie :
En Flandre, les autorités indiquent que 99 % des points de contrôle respectent déjà la future norme pour la somme des PFAS.
En Wallonie, une limite de 100 ng/l pour la somme de 20 substances PFAS sera d’application en 2025.
Le marché de l’assurance sous tension
À l’échelle internationale, les compagnies d’assurance deviennent de plus en plus prudentes face aux risques dits systémiques comme la pollution au PFAS : ces substances sont omniprésentes, difficiles à mesurer et peuvent engendrer des indemnisations très élevées.
Les distributeurs d’eau belges soulignent qu’ils se trouvent aujourd’hui dans une situation délicate : hausse des coûts de traitement, incertitude réglementaire et accès limité à une assurance adaptée.
Une situation encore stable en Wallonie
Jusqu’à présent, la Société wallonne des eaux (SWDE) affirme ne pas être directement touchée par ce problème, tout en soutenant la démarche commune.
Son porte-parole résume la préoccupation du secteur : « Il serait injuste que nous assumions les conséquences d’une pollution dont nous ne sommes pas les auteurs. »
Vers des solutions structurelles
La question met une nouvelle fois en évidence que les coûts sociétaux de la pollution au PFAS glissent des responsables vers les services publics et les citoyens.
Le parlementaire bruxellois Kalvin Soiresse Njall (Ecolo) souligne que l’absence d’une politique ambitieuse visant à réduire les sources de PFAS « a des conséquences directes sur des services publics essentiels comme la distribution d’eau ».
La problématique de la pollution au PFAS montre clairement comment des technologies et substances chimiques conventionnelles — utilisées dans les procédés industriels, mais aussi parfois dans les installations de chauffage et de refroidissement — finissent par provoquer une pollution persistante et des coûts sociétaux importants. Tout comme les PFAS demeurent dans l’environnement, certains fluides frigorigènes, synthétiques ou néfastes, peuvent eux aussi poser de sérieux problèmes environnementaux à long terme.
Cela rend l’importance des réfrigérants naturels (comme le CO₂ et le propane) d’autant plus grande. Ces solutions offrent en effet :
un impact environnemental nettement inférieur ;
aucune pollution durable ni substances chimiques « éternelles » dans l’environnement ;
une vraie pérennité.
En choisissant aujourd’hui des réfrigérants naturels, les entreprises et les pouvoirs publics peuvent éviter d’être confrontés demain à des coûts élevés, à des responsabilités ou à des risques de pollution, comme l’illustre la problématique actuelle des PFAS. Ce n’est donc pas seulement un choix environnemental — c’est un investissement stratégique dans un avenir durable et sûr.
Sources:
Le Soir - Pollution aux Pfas : les distributeurs d’eau craignent de ne plus pouvoir s’assurer